La blockchain peut-elle solutionner les problèmes de contrefaçon dans l’industrie ?
Si la contrefaçon est moins répandue dans l’industrie que dans le secteur du luxe, elle existe néanmoins. Depuis le lancement de son comité anti-contrefaçon (CAFIM) en 2017, la Fédération des industries mécaniques (FIM) incite d’ailleurs les industriels à rester vigilants face à ce phénomène qui toucherait au moins 10 % du marché de la mécanique ! Comment la blockchain peut-elle les aider à lutter contre ce fléau ?

La contrefaçon industrielle, un phénomène mal connu
S’il est difficile d’en estimer l’impact économique réel, la FIM donnait, en 2018, une estimation plutôt alarmante autour de 1 milliard et demi d’euros pour l’économie française… Car au-delà du manque à gagner pour les marques copiées, ce fléau dont on parle peu n’est pas sans conséquences, notamment pour la sécurité.
Dix tonnes de roulements contrefaits ont ainsi été détruites, en 2023, par l’équipementier automobile et industriel Schaeffler. Non conformes et réputés dangereux, les roulements en question étaient bien accompagnés de certificats, mais ceux-ci s’avéraient faux !
Concernant la falsification de certificats, aucune industrie ne semble d’ailleurs épargnée, pas même l’aéronautique. En effet, l’agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a récemment découvert que des pièces faussement certifiées avaient été montées sur 68 moteurs CFM-56 équipant les Airbus A320 et des Boeing 737 NG d’ancienne génération…
Contrefaçon : une question de responsabilité industrielle
Pour l’industriel, une contrefaçon peut être lourde de conséquences. Prenons l’exemple d’un industriel qui installerait un automate de contrefaçon sur l’un de ses équipements. Imaginons que cette copie d’automate ne respecte pas les normes CE et que l’automate défectueux provoque une panne critique, voire un accident.
Dans le cas d’une contrefaçon, il devient malheureusement impossible pour l’industriel de se tourner vers la marque (Siemens ou autre) pour faire jouer une garantie ou une assurance, car il incombe à l’industriel de vérifier qu’il n’introduit pas de contrefaçon au sein de sa ligne de production !
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La blockchain, une technologie de rupture
Qu’est-ce que la blockchain ?
Quel est le lien entre contrefaçon et blockchain ?
Expliquons d’abord ce qu’est la blockchain. Sans rentrer dans les détails techniques, la blockchain est une technologie qui permet des échanges décentralisés et une authentification sans qu’il y ait besoin d’une autorité régulatrice. Avec ce concept, le propriétaire unique est remplacé par « un grand livre » distribué à tous et copié à de multiples reprises.
Elle permet donc, en théorie, d’authentifier des contrats, des diplômes, de certifier des biens, de gérer des titres de propriété et bien sûr, de gérer des actifs monétaires tels que le Bitcoin.
Vous l’aurez donc compris, entre authentification et lutte anti-contrefaçon, il n’y a qu’un pas !
Blockchain et monnaie numérique
La blockchain est une technologie de rupture, ce qui implique que son impact sur nos vies personnelles et professionnelles sera bientôt significatif.
Depuis le boom des cryptomonnaies, on entend surtout parler de la blockchain pour ses applications monétaires, puisqu’au départ elle a été créée pour ça. Les États s’y intéressent d’ailleurs de près. Le paiement en cryptomonnaies Bitcoin ou Tether étant même autorisé dans certaines localités suisses, par exemple le canton de Zug, la municipalité de Zermatt ou encore la ville de Lugano.
Au niveau de l’Europe, les choses se mettent également en place, puisque la banque centrale (BCE) a donné son feu vert au projet pilote visant à créer un euro numérique, un moyen de paiement qui devrait être accessible au grand public à partir de 2026.
Lutter contre les contrefaçons dans l’industrie avec la blockchain
En Chine, les nombreux scandales liés à la contrefaçon alimentaire ont poussé Alibaba à s’intéresser à la Blockchain dès 2016 ! En Europe, les grandes marques du secteur du luxe, ainsi que les instances officielles, se sont également emparées du sujet.
En 2023, l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) a ainsi présenté la preuve de concept de son initiative Blockchain pour la lutte anti-contrefaçon. Grâce à des tests en conditions réelles, ce projet baptisé EBSI-ELSA, a ainsi permis à quatre marques (dont Mercedes-Benz Tech Motion et KLM Cargo) de suivre leurs produits depuis les lieux de fabrication hors UE jusqu’aux centres de distribution basés dans l’UE.
Les projets anti-contrefaçon se multiplient
Dans l’automobile, le projet XCEED réunit des leaders de l’automobile et de l’informatique (Renault, Faurecia, Coşkunöz, Knauf Industries, IBM et Simoldes…) autour de la traçabilité en temps réel de milliers de pièces automobiles.
Cette technologie est également utilisée dans l’industrie agroalimentaire par le groupe Carrefour, pour stocker et certifier les informations sur les produits et garantir une transparence complète aux consommateurs.
Enfin, Siemens propose de son côté aux industriels de l’agroalimentaire d’améliorer leur traçabilité grâce au système IoT MindSphere qui permet aux fournisseurs, distributeurs et fabricants de collecter des données à chaque étape de la chaîne.
Bref, nous n’en sommes qu’au début et il est certain que la blockchain fera prochainement encore parler d’elle dans la lutte que mène l’industrie face à la contrefaçon.
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